Types d'injections possibles en médecine régénérative
La médecine régénérative ou réparatrice est une médecine émergente dont on parle de plus en plus à cause des injections de plaquettes qui ont été utilisées par des athlètes tels que Rafael Nadal et Tiger Woods et aussi à cause des injections de cellules souches qui sont très prometteuses. En vérité, la médecine régénérative existe depuis très longtemps.
1- TÉNOTOMIE PERCUTANÉE
La ténotomie percutanée ou dry needling consiste uniquement à créer de petites fenestrations (trous) dans les tendons ou les ligaments à l’aide d’une aiguille de moyen calibre.
Cette procédure provoque un saignement au site de la structure injectée et apporte ainsi les facteurs de croissance sur place pour permettre la guérison des tendons et des ligaments.
Nous faisons indirectement du dry needling lorsque nous utilisons les techniques d’injection de prolothérapie ou de PRP.
2- PROLOTHÉRAPIE (injections de dextrose hyperosmolaire)
La prolothérapie par injections de dextrose hyperosmolaire (concentration de 12.5-15%) est une injection composée de dextrose (sucre), de xylocaïne (anesthésique) et d’eau stérile. Les injections de dextrose hyperosmolaire stimulent la réparation des ligaments, des tendons et des articulations. Elle servent également à augmenter leur force. Les injections sont administrées toutes les 3 à 6 semaines et un maximum de six traitements est recommandé. Cet intervalle de 3-6 semaines correspond au temps requis pour la réparation du collagène.
Le terme prolothérapie veut dire thérapie qui permet de faire proliférer. À l’époque, les prolothérapistes utilisaient plusieurs types d’irritant pour créer l’inflammation qui est nécessaire à la guérison. Certains de ces irritants sont dangereux si mal injectés. Il n’est plus utile de prendre ces substances dangereuses dorénavant. Il est prouvé que le dextrose seul est efficace et surtout sécuritaire.
Le dextrose est utilisé à une concentration de 12.5%-15%. C’est à partir de cette concentration qu’il devient irritant pour les tissus et enclenche ainsi le processus de guérison (voir cascade inflammatoire ci-bas). Tout comme les injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes), les injections de dextrose permettent de stimuler la prolifération cellulaire et l’autoguérison. Les injections de dextrose sont cependant beaucoup moins dispendieuses que les injections de PRP.
Avantages de la prolothérapie (injections de dextrose hyperosmolaire)
La prolothérapie est peu dispendieuse . Elle offre un excellent profil d’inocuité (sécurité) surtout si on la compare aux injections de cortisone et à la prise régulière d’anti-inflammatoires. Elle est régénérative au niveau ligamentaire et tendineux et non pas seulement analgésique. Les patients qui reçoivent des injections de dextrose peuvent retourner plus rapidement à leurs activités normales après une injection comparativement à ceux qui reçoivent du PRP. Il existe entre 10 et 20 % des patients qui ne répondent pas aux injections de PRP.
Téléchargez ici les conseils post-injection de prolothérapie.
Quelques articles et études à lire
(en anglais seulement)
Consultez ici le site du Dr Dean Reeves, MD – Research in Regenerative Medicine/Chronic Pain
Metaanalyses
Prolotherapy: A Clinical Review of its Role in Treating Chronic Musculoskeletal Pain, Laura M. Distel, MD, Thomas M. Best, MD, PhD
Dextrose Prolotherapy : A Narrative Review of Basic Science, Clinical Research, and Best Treatment Recommendations, Kenneth Dean Reeves, MD, Regina W.S. Sit, MD, David P. Rabago, MD
A Systematic Review of Dextrose Prolotherapy for Chronic Musculoskeletal Pain, Ross A. Hauser, Johanna B. Lackner, Danielle Steilen-Matias, and David K. Harris
Prolotherapy in Primary Care Practice, David Rabago, MD, Andrew Slattengren, DO, and Aleksandra Zgierska, MD, PhD
Sécurité
Side Effects and Adverse Events Related to Intraligamentous Injection of Sclerosing Solutions (Prolotherapy) for Back and Neck Pain- A Survey of Practitioners, Simon Dagenais, DC, PhD, Oladele Ogunseitan, MPH, PhD, Scott Haldeman, DC, MD, PhD, James R. Wooley, DC, Robert L. Newcomb, PhD
3- PRP – Plasma Riche en Plaquettes
Qu’est-ce que le PRP ?
Le terme PRP signifie : Plasma Riche en Plaquettes.
Le PRP est composé d’une concentration élevée de plaquettes sanguines. Nous produisons cette concentration élevée
grâce à la centrifugation de vos plaquettes au bureau de Dre Ducasse (terme anglais : blood spinning ).
Comment fonctionne le PRP ?
Les plaquettes sanguines contiennent des facteurs de croissance pouvant stimuler la cicatrisation des tissus.
L’injection de PRP a pour but de favoriser la guérison des tissus blessés en stimulant la cascade normale de guérison de votre corps.
Pour quels types de problèmes le PRP peut-il être utilisé ?
- Arthrose du genou
- Arthrose de la hanche
- Séquelle de déchirure musculaire
- Tendinopathie de la coiffe des rotateurs
- Tendinopathie des épicondyliens « épicondylites » ou des épitrochléens « épitrochléite »
- Tendinopathie du moyen fessier
- Tendinopathie des ischio-jambiers ou des adducteurs
- Tendinopathie rotuléenne (genou)
- Tendinopathie d’Achille
- Aponévropathie plantaire (fasciite plantaire)
- Séquelle d’entorse (cheville ou genou par exemple)
Quelle est la procédure d’injection de PRP ?
- Le rendez-vous pour l’injection dure une heure au maximum.
Vous devez être accompagné(e) lors de cette procédure. - L’infirmière ou le médecin fait un prélèvement sanguin et nous mettons votre sang dans la centrifugeuse à une vitesse donnée. Ceci permet de séparer vos globules rouges et blancs de vos plaquettes.
- Une fois la centrifugation terminée, je retire le plasma riche en plaquettes du tube et le réinjecte dans votre tissu lésé ou dans votre articulation. La procédure se fait sous guidage échographique et de façon stérile.
- Lors de l’injection, vos plaquettes sont maintenant plus concentrées et elles relâchent plusieurs facteurs de croissance. Cette relâche peut créer de l’inflammation et de la douleur, mais c’est ce qui permet la guérison.
- Toute la procédure se fait au bureau de Dre Ducasse.
Combien de traitements sont nécessaires ?
La réponse au traitement est variable d’un patient à l’autre. Il y aurait entre 10 et 20 % des patients qui ne répondraient pas aux injections de PRP. Certains patients nécessitent un deuxième traitement, rarement un troisième. Quelques fois, si il y a douleur résiduelle 3 mois après l’injection de plaquettes, je peux injecter la prolothérapie qui est beaucoup moins dispendieuse et qui fonctionne très bien en complémentarité avec le PRP.
La guérison normale des tissus se fait en 4 à 6 semaines. Un suivi téléphonique est prévu 10 semaines post-injection. Nous discuterons à ce moment-là des différentes options thérapeutiques, selon votre évolution.
Quels sont les effets secondaires possibles ?
- Il y a très peu d’effets secondaires puisqu’il s’agit d’une technique naturelle où l’on utilise votre propre sang.
- L’effet secondaire le plus fréquent est l’augmentation de la douleur suite à l’injection. Cette douleur peut durer jusqu’à deux semaines dans de rares cas.
- L’inflammation aiguë provoquée est nécessaire à la guérison de vos tissus. Il se peut que vous n’ayez pas mal du tout et que vous guérissiez quand même.
- Les risques d’infections et d’allergie à la xylocaïne (anesthésiant) sont très rares.
- Il peut se former un caillot et le médecin peut toucher un nerf.
- Le risque de détérioration de votre condition ou le risque de rupture des tissus est très faible. Il faut respecter les recommandations post-
traitement. Nous vous remettrons un document à cet effet.
Quelles sont les recommandations suite à cette intervention ?
- Vous devez éviter les anti-inflammatoires (incluant l’Advil et le Motrin) et la cortisone une semaine avant et une semaine après l’intervention.
- Il est utile de débuter un programme de réadaptation en physiothérapie deux semaines après le traitement.
- Les activités sportives sollicitant de façon spécifique la région traitée ne sont généralement pas autorisées avant deux à trois mois selon votre réponse au traitement.
Quand devez-vous songer à cette procédure ?
Habituellement, ce traitement est réservé aux cas n’ayant pas eu de résultat satisfaisant avec le traitement conventionnel (anti-inflammatoires, physiothérapie, injection de cortisone, repos, etc.)
En revanche, avec la connaissance actuelle des multiples effets secondaires de la cortisone, les patients peuvent décider d’avoir recours à la médecine régénérative par injection de PRP plus rapidement.
Que dois-je faire si je désire recevoir ce traitement ?
Vous devez prendre rendez-vous avec Dre Ducasse. Vous n’avez pas besoin de référence pour la rencontrer. Elle vous évalue lors du premier entretien et vous indique si vous êtes un bon(ne) candidat(e) pour ce traitement.
Avant cette première rencontre, nous devons recevoir :
- Tout rapport radiologique que vous jugez pertinent pour l’évaluation de votre condition (résonance magnétique, radiographie, échographie, etc.)
- Par courriel ou par fax : info@dreducasse.com | 514 768-4846
Téléchargez ici les conseils post-injections de plasma riches en plaquette (PRP).
4- CELLULES SOUCHES
Une injection de cellules souches consiste à prélever du tissu graisseux abdominal ou de la moelle osseuse pour en retirer les cellules souches. Elles sont ensuite mélangées avec le PRP (Plasma Riche en Plaquettes) et injectées là où il y a une déchirure tendineuse, ligamentaire ou une lésion cartilagineuse. Il y a plusieurs tissus dans le corps qui fournissent les cellules souches, mais en médecine musculosquelettique, les prélèvements se font principalement dans le tissu graisseux et dans la moelle osseuse.
Les cellules souches ont cette capacité de se transformer pour devenir le même tissu que celui dans lequel elles sont injectées. En d’autres termes, si elles sont injectées dans un tendon, elles se transforment en tendon. Si elles sont injectées dans un ligament, elles se transforment en ligament. C’est la technique la plus proche de la perfection quant au traitement des lésions musculosquelettiques, mais beaucoup d’études sont à faire pour s’assurer qu’elles ne causent pas d’effets secondaires à long terme. Les injections de cellules souches sont encore à l’étape expérimentale.
Le traitement par cellules souches est très dispendieux.
Personnellement, je n’injecte pas encore les cellules souches, car la communauté internationale médicale ne s’entend pas encore sur la meilleure façon de prélever les cellules souches (moelle osseuse vs tissu adipeux). De plus, il n’y aucun marqueur disponible en cabinet pour identifier quels types de cellules sont retirées lors des prélèvements. Ces cellules sont-elles encore vivantes ou non après le prélèvement ? Combien de cellules sont prélevées ? Combien avons-nous besoin de cellules pour rendement optimal? Seuls les laboratoires de recherche ont cette capacité d’identifier exactement les cellules injectées.
Finalement, Santé Canada n’approuve pas encore ce traitement (voir article ci-dessous).
5- nStride
La viscosuppléance
La viscosuppléance (Synvisc One, Durolane, Neovisc, Suplasyn, Ostenil, Monovisc, etc) c’est de l’acide hyaluronique qui s’apparente à votre liquide synovial. Ce lubrifiant nourrit votre cartilage. Contrairement à la cortisone, il n’y a pas de nombre maximal d’injections que nous pouvons effectuer par année. Son coût est élevé mais les effets de la viscosuppléance sur les articulations sont excellents. La viscosuppléance aurait un effet positif à court et à long terme sur la protection des cartilages limitant ainsi la progression vers l’arthrose sévère.
- Indications : traitement de l’arthrose
- Contre-indications : allergies au poulet ou aux œufs pour le Synvisc seulement
- Effets secondaires : réaction inflammatoire importante en moins de trois jours au site de l’injection. (6 injections sur 100 environ )
» Téléchargez ici les conseils post-injections de viscosuppléance.
Graphiques des phases de réparation tissulaire
La migration cellulaire débute dès l’injection de dextrose ou de plasma riche en plaquettes. Pendant 3 à 4 jours, c’est la phase inflammatoire qui prédomine. Les globules blancs et les macrophages vont nettoyer la structure inflammée (néovascularisation) et enverront ensuite un signal à l’équipe de construction (activité fibroblastique). Le dépôt et la réparation de collagène commencent à cette étape.